Co - construire ensemble un avenir durable pour l l'Artense

Histoire, Patrimoine & Territoire d'Avenir





Les Importations de Fruits et Légumes en France : Constats, Défis et Opportunités

Le localisme est une réponse à une mondialisation aveugle !


Les Importations de Fruits et Légumes en France : Constats, Défis et Opportunités
 
  • ​Une dépendance alimentaire qui s’accentue
     
La France, longtemps fière de son agriculture, connaît aujourd’hui une érosion inquiétante de sa souveraineté alimentaire dans le secteur des fruits et légumes. Le déficit commercial ne cesse de se creuser : de 3,4 milliards d’euros en 2015
à 7,6 milliards en 2024, signe d’une dépendance croissante aux importations.

En vingt ans, notre taux d’auto-approvisionnement est passé de 64,6 % en 2000 à 50,8 % en 2020. Autrement dit, un fruit ou légume sur  deux consommés en France est importé.

La situation est particulièrement critique pour les fruits : seulement 39,5 % sont produits sur notre sol (hors fruits exotiques). Les légumes s’en sortent un peu mieux avec 61,3 %, mais la tendance reste à la baisse.
 
  • Des importations dominées par quelques pays
     
L’Espagne est de loin notre premier fournisseur, représentant à elle seule un tiers des importations françaises de fruits. Pour certains produits comme la tomate, 36 % de la consommation française provient de l’étranger,
principalement d’Espagne et du Maroc.

Au total, 50 % des importations viennent de l’Union européenne, devant le Maroc, l’Italie et l’Afrique du Sud.
 
  • Un secteur fragilisé par les coûts
     
Le recul de la production nationale (-10,7 % pour les fruits entre 2010 et 2023) s’explique en partie par un écart de compétitivité flagrant : le coût horaire moyen est d’environ 1 € au Maroc contre 14 € en France. Les normes
environnementales et sanitaires, bien que nécessaires, accentuent aussi cet écart.
 
  • Des opportunités à saisir pour les producteurs français
     
- Miser sur les circuits courts

Les circuits courts ne représentent que 7 % des volumes commercialisés, mais ils séduisent de plus en plus : 79 % des Français privilégient les produits locaux, et plus de 85 % pour certaines catégories. La vente directe et les
marchés de producteurs offrent une meilleure valorisation et fidélisent la clientèle.
 
- Diversifier et monter en gamme

Transformer ses produits (jus, confitures, fruits séchés) permet d’augmenter la valeur ajoutée. Le bio reste une niche porteuse, représentant 1,9 milliard d’euros en 2023, avec une croissance notable dans les magasins spécialisés.
Innover et moderniser les exploitations

Le plan de souveraineté fruits et légumes doté de 200 M€ soutient :
-  Les serres décarbonées et économes en eau
- La robotisation et l’automatisation
- Les solutions de biocontrôle
- L’agriculture de précision et l’hydroponie

Ces innovations visent à améliorer les rendements tout en réduisant l’impact environnemental.
 
  • Développer des filières spécialisées
Les variétés anciennes, l’agriculture urbaine, l’aquaponie ou les produits transformés bio constituent des marchés de niche en croissance. La structuration collective via les coopératives permet aussi de mutualiser les coûts et d’accéder
à des aides, comme les 8 M€ pour la rénovation des vergers sur 2025-2027.
 
  • Les mesures gouvernementales de 2025 : un tournant stratégique
La Loi d’Orientation pour la Souveraineté Alimentaire (LOSARGA), promulguée en mars 2025, marque un changement de cap :
 - Principe du « pas d’interdiction sans solution » pour protéger la
compétitivité
 -  Conférences de la souveraineté alimentaire dès 2026 pour définir des
objectifs de production à 10 ans
-  354 M€ mobilisés sur 2025-2027 pour l’innovation, la bio et la
modernisation

Objectifs à 2035 : atteindre 60,8 % d’auto-approvisionnement en fruits et légumes, doubler la part du bio dans la SAU (surface agricole utile) et réduire totalement la dépendance aux protéines importées d’ici 2050.



La situation est paradoxale : la France importe toujours plus de fruits et légumes, mais les opportunités pour relancer la production locale n’ont jamais été aussi nombreuses.

En misant sur l’innovation, les circuits courts, la montée en gamme et une stratégie collective, les producteurs français peuvent reconquérir le marché intérieur et se positionner à l’export sur des segments premium.

Le défi est immense, mais la dynamique engagée en 2025 pourrait bien inverserla tendance et redonner à la France la maîtrise de son  assiette.



Lu 195 fois


Nouveau commentaire :