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​Alimentation de demain (2025-2035) : Douceur responsable et opportunités pour l’agriculture locale

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​Alimentation de demain (2025-2035) : Douceur responsable et opportunités pour l’agriculture locale
Face aux défis environnementaux et à l’évolution rapide des attentes des consommateurs, le monde agricole connaît une transformation en profondeur.

Les dix prochaines années verront s’imposer de nouvelles tendances, offrant aux producteurs – notamment en Auvergne – des opportunités inédites pour adapter leurs cultures, valoriser leurs productions et participer activement à la décarbonation.

1. La “douceur responsable” : moins de sucre, plus de naturel

La demande de produits à teneur réduite en sucres ajoutés s’accélère.

Selon les projections de l’UE, la consommation de sucre devrait baisser d’environ –0,7%/an jusqu’en 2035, portée par les politiques de santé publique et l’évolution des goûts. Les taxes sur les boissons sucrées ont incité les marques à reformuler, réduisant la
teneur en sucre des produits.

Des alternatives émergent :
  • Édulcorants naturels : la stévia progresse rapidement (+12 à 13%/an en Europe d’ici 2030).
  • Fibres prébiotiques douces : l’inuline issue de la chicorée ou du topinambour
  • croît de +7%/an, soutenue par la tendance bien-être digestif.
  • Boissons fermentées (kombucha, kéfir) : croissance annuelle à deux chiffres
  • prévue jusqu’en 2033.
  •  Desserts aux légumes : betterave, potimarron, patate douce, carotte… qui
  • apportent douceur naturelle, fibres et couleur.
     
Opportunité locale : développer une gamme de légumes sucrants (carottes à Prix élevé, courges musquées, patate douce, topinambour) pour approvisionner artisans, transformateurs et micro‑brasseurs locaux.

2. L’essor des protéines végétales

 Une baisse confirmée de la consommation de viande et l’essor des protéines végétales

La transition alimentaire engagée en Europe se traduit par une baisse structurelle de la consommation de viande. Selon le scénario  prospectif TRAMe2035, la consommation moyenne de viande devrait diminuer de 15 % d’ici 2035, avec des reculs particulièrement marqués pour le bœuf (–18 %) et le porc (–17 %), tandis que la volaille enregistrerait une baisse plus modérée (–8 %). Cette tendance s"observe déjà chez les jeunes générations : 34 % des 18-35 ans en France déclarent consommer moins de viande qu’il y a cinq ans, contre 24 % pour l’ensemble de la population (FranceAgriMer, 2023). Plus globalement, la consommation annuelle de
viande par habitant est passée de 94 kg en 1998 à 83 kg en 2022, soit une baisse de plus de 11 % en deux décennies (INSEE).

Dans ce contexte, les protéines végétales apparaissent comme une alternative stratégique, à la fois pour répondre aux attentes des consommateurs et pour relocaliser la production agricole. Pois, haricots, fèves, lentilles, pois chiches ou lupin
constituent autant de cultures riches en protéines, valorisables en alimentation directe ou comme ingrédients pour des produits transformés (steaks végétaux, galettes, farines protéinées, etc.).

Elles présentent également des avantages agronomiques (fixation d’azote, diversification des assolements) et économiques
(réduction des intrants, montée en valeur). Le développement de ces filières représente une opportunité majeure pour les territoires agricoles, en particulier ceux engagés dans des démarches de transition agroécologique.

Atouts pour la production locale :
Pois, haricots, fèves, lentilles, pois chiches ou lupin peuvent être cultivés pour la consommation directe ou pour fournir la filière des protéines alternatives —réduisant la dépendance aux importations.

3. Explosion des aliments sains et durables

Le marché européen des aliments sains passera de 217,5 Mds USD en 2024 à 352,9 Mds USD en 2035 (+4,5%/an).

Le segment bio devrait croître à l’échelle mondiale d’environ +12%/an, et les produits
non-OGM autour de +8,7%/an.

Implication pour les maraîchers locaux :
Renforcer les productions à forte valeur nutritionnelle et privilégiant les filièrescertifiées (bio, non‑OGM), pour capter une demande en croissance.

4. Circuits courts et valorisation locale

Les circuits alimentaires courts — avec un intermédiaire au maximum — réduisent les émissions liées au transport, renforcent les liens entre producteurs et consommateurs, et augmentent la valeur ajoutée pour l’exploitant.

Exemples : AMAP, paniers fermiers, boutiques à la ferme, e‑commerce local.

5. Agriculture intelligente et innovations

L’intégration de technologies de précision (capteurs, pilotage informatisé, imagerie satellite) permet d’optimiser les ressources et les rendements tout en réduisant l’usage d’intrants.

La ferme verticale ou l’hydroponie peuvent aussi trouver leur place à petite échelle.

Par ailleurs, la blockchain renforce la traçabilité, et les nouvelles technologies comme CRISPR ouvrent la voie à des variétés plus résistantes et nutritives.

6. Synthèse des opportunités pour l’agriculture locale
 

Tendance

Chiffres clés

Actions conseillées

Douceur responsable

–0,7%/an sucre UE, Stévia +12-13%/an, Inuline +7%/an

Cultiver légumes sucrants et prébiotiques

Aliments sains / Bio

+4,5%/an Europe, Bio +12%/an mondial

Développer bio et non‑OGM locaux

Protéines végétales

–15% viande UE

Légumineuses pour marché humain ou industriel

Circuits courts

+ valeur ajoutée

AMAP, paniers, e-shops, boutiques à la ferme

Agriculture intelligente

Rendements optimisés

Intégrer capteurs et gestion data

Traçabilité / biotech

Confiance consommateur

Blockchain, sélection variétale locale



L’avenir est prometteur pour les producteurs maraîchers qui s’orientent vers :
 
  • Des légumes bio, régionaux et fonctionnels répondant aux attentes santé.
  • La diversification vers les légumineuses riches en protéines.
  • Le développement de circuits courts comme levier de résilience et de marge.
  • L’adoption progressive de technologies agricoles de précision.
  •  La mise en place d’outils de traçabilité et l’ouverture aux futures innovations.
     
Ces choix permettront de répondre à la demande croissante, de réduire les émissions liées au transport, et de renforcer la souveraineté alimentaire locale.

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